Bobo Dioulasso, deuxième ville du Burkina, est une oasis verdoyante dans le désert aride qu'est actuellement le reste du pays. Le temps y est frais et doux (déjà deux pluies torrentielles de 5 minutes top chrono!), même s'il réserve parfois des surprises (une tornade s'est soudainement déclenchée en pleine ville, ravageant un étal de légumes et faisant tournoyer dans les airs un parasol de 20 kgs); et la multitude de manguiers, palmiers, baobabs, fromagers et autres arbres centenaires amène ombre et fraîcheur pendant les heures chaudes... Petit bémol, les moustiques sont par conséquents beaucoup plus nombreux et voraces qu'à Ouaga, et ce malgré les milliers de marguyas, gekkos et chauves souris qui s'en délèctent matins et soirs.
Au delà de la météo, beaucoup plus clémente qu'au Japon si j'en crois les infos, Bobo représente pour moi tant de souvenirs! Tant d'aventures partagées avec sistas et poulots de la promotion 2002! Alice, Max, Mike, Frisco, si vous me lisez, vous n'en croiriez pas vos yeux tellement la ville a changée, s'est transformée durant toutes ces années! Quelques repères familiaux m'ont permis de retrouver mon chemin dans le dédale de goudrons, pistes et latérites des secteurs 21 et 22, mais il a fallu que je me retrouve face au Patro, où nous avions travaillé, pour que je me retrouve totalement. Finalement, ma mémoire de mouche ne m'a pas trahi!
Malheureusement, les Pères de l'époque n'y sont plus, ou ne sont plus tel le Père Blaise, paix ait son âme; Sophie et le reste de la famille ont apparemment déménagé il y a de cela quatre ans, je n'ai donc pas pu revoir les enfants, Titi, Léti et Christopher, ça m'aurait tant fait plaisir! Le point positif est que j'ai retrouvé les potes de la compagnie Siraba, devenue depuis un centre artistique gigantesque nourissant de nombreux projets. Olivier, Ibrahim, Issa et Draman y sont toujours. Mamou, elle, a quitté le pays et s'est mariée avec un toubab! Et quelle fut mon émotion quand après 2 jours de recherches intensives, j'ai retrouvé mon ami Seydou, le danseur Dioula qui ne parlait pas un mot de français, et qui aujourd'hui est professeur de sa discipline, ayant femme et enfant, et parlant aussi bien que vous et moi!!! L'allégresse qui nous a jeté dans les bras l'un de l'autre était si intense que les gens autour de nous riaient, tandis que quelques filles de la compagnie pleuraient ouvertement... C'était un beau moment, vous pouvez me croire!
Je vais donc profiter de ces retrouvailles et demeurer quelque temps dans la ville, avant de retourner à Ouaga chercher mon Visa de l'Entente, enfin disponible, et de me rendre à Sokodé, au Togo, pour le prochain projet. J'ai tristement fait une croix sur le Ghana, n'ayant ni le temps, ni l'argent, pour obtenir leur maudit visa, même à la frontière! Dommage, je traverserai le Lac Victoria une autre fois!
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Le Patro, premier projet réalisé en afrique avec les poulots en 2002 |
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Spéciale dédicace aux anciens: Vous vous souvenez de cette mosquée? a l'époque c'était une piste orniérée, où paîssaient ânes, chèvres et dinosaures (c'était il y a très longtemps!) |
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Le Centre Siraba, devenu avec le temps une institution artistique majeure à Bobo |
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La Mosquée, inchangée, ressemblant toujours à un hérisson malade |
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Concert de percus aux Bambous, par la Compagnie Galonko |
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Seydou, mon pote, mon frère, que ni le temps ni la distance n'auraient pu me faire oublier |
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L'étal de Francine, avec ses cacahuètes, ses sirops, et le petit Victoire dans sa baignoire |