jeudi 23 juin 2011

Ouagadougou... une vie de fou...

Hello! Je vais me répéter en disant que cela fait bien longtemps que je n'avais rien posté sur ce blog, mais c'est ainsi, quand on se laisse aller à vivre en mettant de côté le voyage, on en oublie de prendre des photos et de donner des nouvelles... Bref, un petit post pour vous signaler que tout se passe bien pour moi, pour cette dernière partie de mon périple que j'ai décidé de passer à Ouaga, avec mes amis. J'ai bien failli me rendre dans le nord, vers le Sahel, ou au sud à Gaoua, mais ces dernières semaines ont vu les casernes de Dori et de Bobo déverser leurs militaires dans les rues, à l'instar de Ouaga il y a quelques temps, et ce pour les mêmes revendications salariales et les mêmes conséquences désastreuses (pillages, rapt, viol des soeurs d'un couvent...). Il était donc conseillé de rester dans la capitale.
Cela dit, ça n'a pas été de tout repos ici non plus, et divers évènements m'ont apporté sueurs froides et émotions fortes, me laissant parfois dans un état de pessimisme et de blues total, avec la furieuse envie de rentrer au pays du fromage et des bons vins... Ainsi, plusieurs accidents de la route se sont déroulés devant mes yeux, la plupart sans gravité (sauf pour les motos chinoises), jusqu'à ce que deux filles passent par dessus le capot d'une bagnole, et que l'une meurt devant moi, comme ça, sans que l'on puisse rien y faire. De la même manière, un voleur s'est fait attraper par la population du quartier après avoir dérobé de l'argent à un petit vendeur de beignets, et il s'en est fallu d'un cheveu pour qu'il y passe, tant les coups pleuvaient dru, même de la part des vieillards et des femmes enceintes. Un peu plus tard, j'étais prêt à me battre dans un maquis de nuit contre un type qui croyait que j'en avais après sa copine et qui a eu le malheur de me traiter de "sale blanc"... Heureusement que mes potes étaient là, on ne sait jamais ce qu'il peut arriver dans ce genre de situation.
Bref, tout un tas de petits désagréments qui auraient pu me rendre la vie insupportable, mais qui ont été effacés par les heureux évènements. De nouvelles rencontres, notamment avec Gauthier, jeune ingé son du studio Ouaga Jungle, ou de Sonia, représentante de l'ONG France Volontaires, et qui dès demain devrait me mettre en contact avec son réseau lors de la Journée du Volontariat au CCF... Un dimanche ensoleillé, où 45 baptêmes ont eu lieu dans le quartier, et où il est de coutume de rendre visite pour boire, manger et danser aux frais des familles que l'on ne connait pas... Le changement des tôles de ma chambre, qui me permet de dormir les nuits pluvieuses sans avoir à écoper pendant des heures... Des spectacles, concerts, pièces de théâtre à la pelle, et souvent d'une grande qualité... Les jeunes du quartier, enfin, qui me proposent quotidiennement de m'aider pour quelque entreprise que ce soit, et avec qui je passe des nuits entières à discuter de tout, de rien, mais surtout de choses passionantes...
Oui, décidément, tout va pour le mieux, et je profiterai de ces dernières semaines jusqu'à la dernière seconde, même si le désir de rentrer et de vous revoir se fait de plus en plus fort. Je sais par avance que les amis que je me suis fais ici me manqueront terriblement, et que je ne les reverrai sûrement pas avant plusieurs années (quoique... on ne sait jamais), donc je m'en vais dès à présent cueillir les roses de la vie pas plus loin qu'au maquis Fiesta, avant d'aller danser sur l'afrobeat du Black Jack. A très bientôt, pour ce qui sera peut être le dernier post de cette rubrique "Afrique" de mon blog... Et à dans pas très longtemps pour certains, quand je serai de retour sur le plancher des vaches!

La Place de la Révolution, qui n'en attend qu'une pour bien porter son nom
Ma piaule... à 15 euros le mois...

Faya l'inépuisable...
Ses neveux Alassane et Moussa
Sa fille Rahbia et son petit ami...
Comme une hyène en cage...
Pareil, mais d'une autre race...
Un enfant dans une boîte, parce qu'on en voit ici