lundi 21 février 2011

Retour au Burkina...

Mon premier voyage en Afrique remonte maintenant à de longues années durant lesquelles j'ai toujours nourri l'espoir d'y mettre les pieds. C'est donc non sans une certaine émotion que j'ai passé la frontière voilà déjà maintenant une semaine. Le nord ne présentant pas d'intérêts particuliers, nous n'avons fait que traverser Ouahigouya, pour arriver directement à Ouagadougou, la capitale. La première nuit m'a tout de même laissé un goût amer, m'étant fait alpaguer par 2 jeunes bourrés dans une rue sombre de Dapoya, le quartier malfamé de Ouaga (mais également le moins cher). Pendant que l'un tentait de m'attirer dans l'ombre, l'autre me mettait sans vergogne la main à la poche. Cela a failli très mal se terminer, mais bon, nous nous en sommes sorti sains et saufs, et dès le lendemain, nous avons trouvé une autre piaule dans le quartier de Gounghin, beaucoup plus calme et sympa. D'ailleurs, comme pour saluer notre arrivée, le quartier organisait un festival en plein air et gratuit, avec notamment au programme la compagnie Générik Vapeur, ou les fameux hommes en bleu, ainsi que différents concerts, dont une fanfare excellente de Valence, la RhinoFanfaringyte...


Sur la route, dans un camion rempli de sable, avec des terrassiers Dogons 

Pour le plaisir, une photo de mon pote Albert, le Dromadaire, pépère dans le désert





Les arbres sculptés de la sorte pullulent à Ouaga, et participent au gigantesque patrimoine culturel de la ville
Le marché de Ouaga, en dur une fois n'est pas coutume, est immense, et regorge de milliers d'échoppes
La compagnie Générik Vapeur, qui fait peur quand on tombe dessus en pleine nuit au détour d'une ruelle sombre
 
Les fameux hommes en bleu, schtroumpfs internationaux grands buveurs de curaçao et amateurs de salade verte

La RhinoFanfaRinghyte, complètement déjantée, a envoyé du lourd devant une assistance médusée qui ne savait pas comment danser sur cette musique de dégénérés

Après quelques jours d'adaptation (car les choses ont bien changé depuis la dernière fois, et n'ont rien à voir avec le Mali ou le Sénégal non plus...), nous avons laissé nos sacs à l'auberge pour nous rendre au Ranch de Nazinga et y voir... des éléphants... C'était le rêve le plus cher de Martine, et je dois avouer que j'étais curieux également, n'en ayant vu que de loin, au zoo, ou à Thoiry... Mais là, en dehors des désagréments liés au mauvais guide que nous avons engagé pour louer une bagnole, la traversée de la réserve fut un délice de chaque instant, pouvant épier à leur insu une multitude d'Hypotras ou de Bipales (antilopes africaines), une famille de Babouins, des phacochères, des crocodiles... et une bonne trentaine d'éléphants batifolant dans l'eau tels des baleines disgracieuses, mais si drôles et émouvants! Nous sommes restés 2 bonnes heures à les observer, allant même jusqu'à s'approcher dangereusement près du mâle dominant de la horde, mais bon! On ne vit qu'une fois! Pour terminer, nous nous sommes rendus au village de Tiebélé, soi disant pour voir de belles maisons peintes, mais finalement nous avons préféré escalader la colline avoisinante pour la vue sur la région, loin des touristes... De retour à Ouagadougou, Martine prépare son départ pour la Hollande, tandis que je réfléchis à la suite de mon périple en solitaire. Je pense rester un peu dans la capitale, du moins le temps de me gaver de films au Fespaco, le rendez vous africain du cinéma, puis me dirigerai tranquillement vers Bobo, pour tenter de retrouver des amis de longue date, qui ont du bien grandir depuis!

L'entrée du parc, mais je pense que vous l'aviez déjà compris...
 
La réserve est vaste et magnifique, surtout quand on arrive en fin de journée

Les Hypotras, vulgairement appelées Antilopus Galopidus Africanae

Une maman Babouin et ses petits, en train de manger et nullement effrayés à notre approche

Au détour du campement, en fin de visite guidée, nous tombons sur le premier groupe, qui aussitôt va se baigner

Tout le monde à l'eau! Il fait beaucoup trop chaud et c'est l'heure de jouer à s'éclabousser!

Approche d'un énième groupe, mené par le plus gros mâle de la réserve

Et ça continue!

A la fin, ils étaient 30, se montant allègrement dessus

Pour le principe, l'une des maisons peintes de Tiebélé

lundi 14 février 2011

Mopti et le Pays Dogon

Les aventures continuent… Après avoir quitté la mort dans l’âme nos amis de Sanouna, nous nous sommes rendus avec Martine à Mopti, la fameuse « Venise Malienne » pour organiser l’étape essentielle de ce voyage, à savoir la traversée du Pays Dogon. Mopti fut une étape douce amère, tant par le plaisir de se trouver dans cette magnifique cité fluviale que par la surprise de retrouver des amis de route rencontrés plus tôt à Djenné, Marius l’allemand et sa compagne Jane, des Philippines, sur la route en bécane depuis maintenant 3 ans ! Après une courte visite, nous sommes repartis...


La grande Mosquée de Mopti, et son Grand Musée, très beau

Le port, ceint par le marché, sale, anarchique, mais tellement vivant!

Le Pays Dogon, aux dires des voyageurs et des spécialistes de l'Afrique, est l'un des plus fabuleux sites de tout le continent. Je partage ce point de vue. Tant les paysages y sont grandioses, les gens accueillants, et la culture, encore fortement animiste, passionnante. La cosmogonie Dogon est l'une des plus complexes qui soit, les rites toujours en vigueur, et les contes et légendes innombrables. On ne se lasse pas de les écouter raconter (dans un français pas toujours correct, ce qui rend la narration plus trépidante) les mythes de la création, les aventures de leurs ancestres, ou encore les fables mettant en scène animaux doués de parole (et de bon sens!), esprits malfaisants, ou Djinns enjoleurs... C'est un régal. Quant aux habitations troglodytes, peuplant l'ensemble de la falaise de Bandiagara, elles mêlent les anciennes cases de Hobbits qu'étaient les Tellems (premiers habitants Pygmées de la région) et les anciens greniers, silos et maisons des Dogons qui les en ont chassé par la suite. A voir, revoir, et puis voir encore, parce que c'est impressionnant et que j'aime bien marcher en montagne...

Pour le trajet, nous sommes passé par le sud, via, Kani Kombolé, puis avons marché 3 jours durant pour remonter jusqu'à Begnimato (magnifique!), en passant par Téli, Oualia, Yabatalou et Indelu. A ceux que ça tente, un peu de trekking africain, je conseille vivement de faire des allers retours entre, le plateau, et la plaine, via les failles de la falaise.


La falaise de Bandiagara, en cours d'ascension

Les failles qui abritent les rares chemins entre plateau et plaine

A l'intérieur de la faille, ont sent toute la masse de la montagne


Le vieux chasseur d'Indelu. Désolé, les photos buggent...

Anciennes habitations troglodytes, abandonnées. Les petites du haut sont celles des Tellems. En dessous, celles des Dogons

Statues Dogons. Leur patrimoine artisanal est tout bonnement impressionnant

Village purement animiste d'Indelu

Maisons troglodytes. Merci de vous dévisser le cou.

Téli, vue de la falaise, avec la plaine sahélienne en arrière plan

mardi 8 février 2011

Ce n'est qu'un au revoir...

C'est ce que j'ai répété durant toute la journée d'hier, aux enfants du centre, aux amis; ainsi que ce matin, aux villageois travaillant au bord du bac. Et je le pense vraiment, tant les liens tissés pendant ce séjour se sont renforçés jusqu'à devenir un beau tissu d'amitié vraie, tant la vie était douce dans Sanouna, et tant les enfants du centre et des environs vont me manquer, tous, sans exception. Au vu de mes projets de découverte du monde pour les années à venir, je n'ai bien évidemment pas pu m'engager à court terme, mais je sais que je reviendrai dans ce havre où la solidarité, l'amitié et la générosité sont de mise... Inch'Allah!

Hormis les adieux déchirants de ces derniers jours (les troisièmes en 4 mois en comptant le départ de France), cette dernière semaine aura été riche en émotions de toutes sortes. Tout d'abord, le spectacle a bien eu lieu, et fut un ravissement pour tous, acteurs et spectateurs (une centaine de personnes au bas mot), même si le trac a fait faire des bourdes à certains des gamins, ce qui, au final, à rajouter du piment et une certaine touche humoristique à l'ensemble. Franchement, je suis pleinement satisfait du travail accompli, et des exploits de ces mômes qui pour certains ne savent même pas lire ou n'ont jamais joué (du théâtre, j'entends) de leur vie. C'était bluffant! Je n'ai malheureusement pas de photos à vous montrer, m'étant positionner dans les coulisses pour les diriger du mieux que je pouvais, mais j'ai filmer la "pièce", c'est déjà ça! Quant au soulagement que m'a procuré l'après spectacle, c'est tout simplement indescriptible, j'ai pu dormir comme un bébé... une nuit entière!!!

La vente du scooter fut une autre paire de manches, mais je m'en suis tiré à un bon prix, après avoir silloné Djenné, visité une dizaine de garages et reçu la visite d'une vingtaine d'acheteurs potentiels... Je ne réitèrerai pas l'expérience de sitôt, je peux vous le dire...
Mais bon! Le voyage a repris ses droits. Je vous écris depuis Mopti, la Venise Malienne et ses milliers d'îles et de lagunes, point de jonction du Bani et du Niger, port fluvial par excellence, et halte de ravitaillement pour tous les baroudeurs du pays. Demain, l'aventure recommence, direction le Pays Dogon et ses mystères... Un peu de trekking et d'escalade vont me faire le plus grand bien pour me changer les idées! La prochaine fois, je me trouverai sûrement au Burkina Faso!


L'homme Qui Murmurait à l'Oreille des Perroquets

Les acteurs, petits comédiens en herbe et en puissance

Les marionnetistes, soldats de l'ombre et de la lumière

Mohammed le Dogon, le plus jeune et grand travailleur que j'ai jamais rencontré

Avec Aba, le rire effacant pour un court instant les larmes du départ

Avec Eynia et Pama, les petites griotes, j'aurais joué jusqu'à la dernière minute
 
Aba, essayant de contrôler la classe, malheureusement pas au grand complet, et sans grand succès...

Une photo certes dépaysante, très bling bling, mais nous étions très fiers avec Martine de tous les cadeaux offerts par les gamins