jeudi 20 janvier 2011

Pause littéraire...

Ce petit post pour vous faire partager mes univers du moment, au delà de l'aventure africaine. Ayant embarqué avec moi un certain nombre de bouquins pour passer le temps (non pas que je m’ennuie, loin s’en faut !) et ayant réapprovisionné avec délice ce petit stock une première fois à la librairie de Dakar, puis de manière surprenante à Ségou (dans une galerie d’art se tenait une pleine bibliothèque de bons vieux livres en français et pour pas cher), je passe mes nuits à lire. Du moins, quand je ne dors pas. Il s’avère que j’ai eu de la chance et du goût dans mes choix, et je n’ai pas eu à me plaindre une seule fois d’un roman. Si donc parmi vous se cache quelqu’un susceptible d’apprécier l’un de ces nombreux bouquins, n’hésitez pas !
J’ai commencé, juste avant de partir et au début de mon voyage, par une trilogie de polars, tous plus excellents les uns que les autres. L’auteur en est Jo Nesbo, un norvégien touche à tout, étant passé du journalisme au statut de rockstar chez les vikings avant de se mettre à écrire. Le premier de la série s’intitule "L'Homme Chauve-Souris" et relate les premières aventures de l’inspecteur Harry Hole, en mission en Australie pour enquêter  sur le meurtre d’une ressortissante norvégienne. Très bon. Mais j’ai préféré encore le second, intitulé "Rouge Gorge", se déroulant cette fois ci en Thaïlande, dans le milieu des expats, de la mafia et de la pédophilie. Très noir. Quant au troisième volet de cette saga, intitulé "Les Cafards", il change de style, mais nous emmène très loin, explorant le passé d'anciens engagés volontaires chez les nazis, et des séquelles que la guerre peut engranger.
Dans la catégorie Thrillers, je vous conseille vivement "Cul de Sac", de Douglas Kennedy, se déroulant également en Australie. Un excellent road movie qui s'arrête net, comme son nom l'indique. Très incisif, fluide, drôle et terrifiant à la fois. Egalement "19, Purchase Street", de (?) Browne (hi hi j'ai oublié son prénom), sombre histoire loufoque, mais très crédible, où mafiosi, loubards paumés et aristos fortunés se croisent et se décroisent dans un imbroglio pas possible.
Pour ce qui est des récits d'aventures, les incontournables de Mike Horn, à savoir "Latitude Zéro", ou comment faire le tour du monde en longeant l'équateur, tout seul et sans véhicule motorisé... Très prenant. Se lit en une journée. L'autre étant "Conquérant de l'Impossible", qui malgré son titre vaniteux, nous emmène avec joie explorer la banquise, dans un tour complet du cecle polaire arctique. Bluffant.
En matière de "littérature africaine", j'ai pris énormément de plaisir à me laisser entraîner par les "Promenades Africaines" d'Alberto Moravia, qui décortiquent dans un style certes ampoulé, mais très poétiquement, les contrastes de l'Afrique des colonies et celle d'aujourd'hui (enfin, d'il y'a 30 ans). De l'Ivoirien Amadou Kourouma, le célèbre dyptique "Allah n'est pas obligé" et sa suite "Quand on refuse on dit non", mettant en scène dans une afrique de l'ouest déchirée par les guerres tribales, un jeune enfant soldat, qui nous explique ce qu'il voit dans son langage à lui. Malheureusement, l' auteur est mort avant d'avoir achevé le deuxième, qui n'en demeure pas moins très prenant, et relate fidèlement les conflits politiques de ces dernières années...
Dans un tout autre registre, j'ai relu (et redécouvert) avec joie et nostalgie "L'écume des jours" de Boris Vian, fantastique monument mêlant jazz, drame et absurde dans une écriture riche, mais bon enfant. Ainsi que "Flash", de Charles Duchaussois, ou les tribulations d'un jeune baroudeur sur la route de Katmandou. Incroyable autobiographie (dont je ne sais si elle n'est pas inventée de toutes pièces, au final) et faramineuse descente dans l'univers de la drogue des années 70.
Dans les très belles découvertes, je citerai avant tout "Le Zubial" d'Alexandre Jardin, pittoresque portrait de son père, relatant son amour de la vie et ses frasques invraisemblables. Il m'a fait rire aux larmes plus d'une fois, et j'ai bien du mettre 3 jours à m'en remettre. Je le conserve d'ailleurs dans l'intention de le relire! Egalement "C'est beau une ville la nuit", le blues de Richard Borhinger, dont le style, sec et suave à la fois, m'a plongé à plusieurs reprises dans une douce mélancolie.
Enfin, et pour finir ce pavé, allez savoir pourquoi, je me suis attaqué à "Ma Vie", de Léon Trotsky, qui au delà des observations politiques sur-engagée, développe et nous apprend les aléas de la vie en Russie au début du siècle dernier. Pour l'instant, je suis accroché.
En espérant que cela vous fera tiquer, bonnes lectures!