mercredi 23 mars 2011

Le Burkina dans tous ses états...

Mon séjour à Bobo s'est merveilleusement bien déroulé, et fut riche en émotions, évènements et matière à créer de beaux souvenirs. Que ce soient les rencontres faites à Casa Africa, auberge bien tenue et repère de travellers de tous poils et de toutes origines (big up à Shawn le canadien, Mattew l'américain, Jean François le québécois, Isa la suédoise, Pia la belge, et Audrey, Ben, Seb, St Pierre et Guillaume les français), des spectacles auxquels j'ai pu assister: concerts, répétitions, fête des masques de Pala (pour laquelle je n'ai pu prendre de photos au risque de me faire expulser du village et payer une amende très salée à des pseudos dignitaires avinés...), ou encore un show de danse au Théâtre de l'Amitié, où j ai pu voir, dans toute leur splendeur _ ainsi que leur décadence_ les jeunes branchés Burkinabés. Les après midi à la piscine, au cabaret (à boire du dollo), ou en compagnie de mes amis de la troupe Siraba, furent également un régal.

Le retour hier à Ouaga, lui, fut beaucoup moins idyllique sinon fort divertissant. Tout à la joie de revoir aussi vite mes amis de Gounghin, je me laissais aller à la douceur de la soirée sur la terrasse d'un maquis, Quand pour d'obscures raisons qui n'ont toujours pas été éclaircies (revendications salariales, manifestation contre l'emprisonnement de l'un des leurs, coup d'état manqué), des militaires se sont mis à sillonner la ville, à pied, en moto ou en fourgonnette, tirant des salves de kalachnikov (en l'air fort heureusement), et ce durant toute la nuit. Je me suis tout d'abord vu forcer de me réfugier à l'intérieur du bar, portes et volets clos, puis de rentrer chez moi le plus vite possible. Sur le trajet, j'ai toutefois eu l'opportunité de voir et de discuter avec nombre de comités civils spontanés, à même le trottoir, de révolutionnaires en herbe et de stupides bravaches faiseurs d'histoires. Ayant mal dormi, car les tirs continuèrent jusqu à ce matin, et parfois de manière dangereusement proche, je suis maintenant dans l'incapacité d aller en ville pour m'occuper de mes visas, tous les bureaux étant fermés jusqu à nouvel ordre. Je ne sais encore quelle sera la suite des évènements _ plus calme, j'espère_ mais en attendant je vous rassure: je vais bien, et compte le demeurer encore longtemps.