jeudi 24 mars 2011

Suite et dénouement de crise...

Quelques nouvelles fraîches pour vous tenir informer de la situation. Les tirs ont continué sporadiquement dans la journée d'hier, puis ont repris de plus belle dans la nuit, mais apparemment de manière plus isolée (bien que proche de moi, étant logé près du plus gros camps militaire de la ville). Aujourd'hui, la situation s'est calmée, et j'ai pu ressortir en ville pour voir les dégâts, et m'occuper de mes visas. En parlant avec des gradés et des responsables du bureau d'immigration, il s'avère que les soldats ont passé ces deux jours à tirer pour contester le jugement, et les peines d'emprisonnement qui s'ensuivirent, de cinq militaires qui auraient passé à tabac un civil il y a quelques jours de cela. Point donc de coup d'état, comme le suggéraient les rumeurs entendues tout ce temps, même si beaucoup ici espéraient que la situation dégénère et parlaient de soulèvement... Une fois encore, les Burkinabé ne bougeront pas, et continueront de vivre sous la main de fer du père Blaise (Compaoré, pas le prêtre!).
En matière de séquelles, il faut tout de même savoir que beaucoup ont soufferts de cette "insurrection". Outre une personne qui aurait été tuée d'une balle perdue, on parle de dizaines de blessés, et surtout d'actes de vandalisme qui ont ruiné plusieurs centaines de commercants. En tournant dans la ville, j'ai constaté effectivement que de nombreux magasins ont été ravagés, et leur contenu dévalisé (pour la plupart, c'étaient des boutiques de cellulaires, ou de matériel Hi-Fi...). Le respect et la décence face au désarroi de ces personnes qui ont tout perdu m'ont empêché de prendre des photos pour vous montrer les dégâts, vous le comprendrez. Quant aux responsables de ce carnage mercantile, il ne fait aucun doute que des bandes de pillards ont profité de l'agitation nocturne pour se remplir les poches, mais que nombre d'entre eux étaient ces mêmes militaires, si solidaires envers leurs camarades... No comment...
La vie suit son cours, j'attends de récupérer mon passeport avant de reprendre la route vers le Togo, ainsi que le prochain objectif de mon voyage, l'orphelinat de Sokodé.