mardi 12 avril 2011

Et ça continue, encore et encore...

Ah, qu'il est bon de sentir à nouveau, après tout ce temps passé dans des contrées arides, l'air iodé de l'océan et de tous ces embruns! C'est plus ou moins la première chose que je me suis dite en arrivant à Lomé, capitale Togolaise, repensant par la même occasion au parcours accompli depuis Dakar, commencement de ce périple transafricain. Et il s'en est passé un paquet, vous pouvez me croire! Depuis la dernière fois, à titre d'exemple, nous avons quitté Atakpamé, le cœur lourd et sans projet, et nous sommes rendu dans la petite ville de Kpalimé, perdue dans les montagnes qui surplombent jusqu'au Ghana le prestigieux Lac Volta. Nous voilà donc de nouveau harnachés sur une moto, engloutissant les kilomètres et les pentes des contreforts du Plateau Danyi, escaladant les chemins escarpés du Mont Klouto (célèbre dans la région pour ses nuées de papillons rares aux couleurs époustouflantes), rendant visites aux sœurs et moines Bénédictins de Dzogbégan, marchant dans des vallées encaissées à la végétation luxuriante, dans le but d'atteindre l'eldorado d'une cascade rafraîchissante... C'est d'ailleurs dans cette cascade, beaucoup moins idyllique que les descriptions le laissaient entendre, que nous avons rencontré Zoul, militant alter mondialiste s'étant marié avec une togolaise, et ayant monté à Lomé un centre culturel alternatif. Les présentations faites à l'ombre des bananiers, une invitation fut lancée, et deux jours plus tard, nous arrivions dans le Centre Mytro Nunya ("Penser Autrement"), où les activités proposées sont certes très intéressantes, le leitmotiv de l'asso fédérateur et l'équipe ultra dynamique, mais où l'organisation et la mise en œuvre laissent malheureusement à désirer. Ce fut néanmoins une excellente occasion de rencontrer une jeunesse cultivée, voire intellectuelle, et d'assister à des débats d'envergure avec des étudiants venus du Cameroun, du Burkina, du Bénin ou de Côte d'Ivoire. Les palabres n'en finissent plus, et c'est avec une passion et une ardeur excessive que nous pouvons parler des heures durant du conflit ivoirien, qui vient juste de se solder par l'arrestation tant espérée de Laurent Gbagbo. Le vent du changement parviendrait-il jusque ici?
Politiquement parlant, je pense que les togolais sont prêts pour cela, et n'attendent que ça. La famille Nyassingbé a fait son temps, et les travaux que Faure à lancer dans la capitale aux mille tentacules ne vont pas le remonter dans l'estime du peuple, ne s'adressant d'ailleurs pas au reste du pays, favorisant ainsi le mécontentement général. Encore une fois, laissons le temps faire son œuvre et attendons de voir ce que l'avenir réserve à ce petit état policier, dont l'économie pourrait fleurir si elle n'était engloutie par les abus de son propre gouvernement. Mais bon, trêve de bavardage, et regardons quelques photos. J'espère que vous apprécierez ma patience, cela fait trois heures que je suis dans le cyber à les charger...

La gare routière d'Atakpamé... (Il fallait que je la sorte celle là)
Depuis que le pape a revu sa position sur le préservatif, la campagne contre le sida a repris de plus belle, et ce aux endroits les plus inattendus!
Atakpamé est une ville longiligne, étendue sur une dizaine de kilomètres et répandue sur les collines environnantes. Je me plais à penser que ça doit ressembler un peu à Rio, pour le dépaysement
Axel le baroudeur allemand, rencontré à Djenné il y a plusieurs mois et retrouvé ici complètement par hasard
La plupart des commerçants de la rue travaillent généralement à l'ombre, en retrait, mais certains sont plus malins que les autres...
Une variété de la bête à deux dos, très belle et innocente, celle là!
Sur la route, en bus collectif que je nommerai dorénavant les "Boîtes à Sardines Africaines"
Au coeur des plantations de Kpalimé. On y trouve des bananes, des ananas, du café, du cacao, et j'en passe...
Une rencontre fortuite au milieu de nul part m'a permis de goûter le jus de palme, tiré tout juste de son arbre. Frais, sucré, et extrêmement rafraîchissant... un régal!
Bon, ça paraît con, mais qui ne s'est jamais demandé à quoi ressemblait un "ananasier"? Bin voilà, c'est ça...
Si l'on y prend pas garde, dans certaines régions, on a vite fait de se retrouver submerger par toutes sortes de petits parasites exotiques
Mon pote Jimmy et son cricket, à qui il vient d'arracher une patte pour l'empêcher de s'enfuir... Copains comme cochons ces deux là!
Toujours dans la catégorie animaux, voici un Phasme, qui se fait passer pour une branche... Mais moi, on ne m'a pas comme ça! Non mais!
Le monastère des Bénédictins, construit entièrement avec des bois locaux: Tek, bambou, Sirocco...
Bon, je préfère vous prévenir que personne ne suit ce conseil, et qu'il vaut mieux ne pas se baigner en ville...
Et un p'tit dernier pour la route... Moi, personnellement, je trouve ça beau...