lundi 4 avril 2011

Togo... Back to the trees!

Le temps a passé depuis le dernier post, et pour cause! Tant de choses sont arrivées, mais les opportunités de trouver un cyber café avec une bonne connexion au Togo sont quasi inexistantes...
Voici donc un nouvel opus des aventures de votre baroudeur africain, en direct d'Atakpamé. Tout d'abord, le départ de Ouagadougou fut (encore une fois) difficile, mais je nourris l'espoir de revoir tous mes amis avant de repartir en Juillet. De plus, cette reprise du voyage a été grandement facilitée par la présence de Pia, jeune Belge rencontrée à Bobo, retrouvée à Ouaga, abandonnée par sa compagne Suédoise Isa, et bien décidée à se rendre au Togo pour travailler dans une asso. Aussitôt concertés, nous nous sommes embarqués vers la frontière, dans l'intention d'aller bosser à l'orphelinat de Sokodé.
Plusieurs étapes ont émaillées ce voyage, car les transports Togolais (et les routes) étant les pires de tous les pays traversés jusqu'à présent (même le Mali c'est pour dire!), il était impensable de se rendre directement à destination. De plus, le nord du pays recèle de nombreux joyaux, tant humains que géographiques. Nous avons donc fait halte après avoir traversé la frontière, juste avant qu'elle soit fermée, à Dapaong. Le lendemain, enfourchant une moto de location, nous sommes allé visiter les fameuses grottes de Nano, refuges de silos et de greniers rappelant fort ceux du Pays Dogon, en moins bien malheureusement. Mais les paysages étaient tant à couper le souffle que la ballade en fut mémorable. Puis nous nous sommes rendus à Kara, où de nouveau en moto, nous nous sommes rendus au village de Pya (berceau de l'ancien président Nyassingbé Eyadémé) et dans les villages du Mont Kabyé, pour assister au travail des forgerons, réputés dans le pays entier pour leur travail et leurs techniques ancestrales. Après cela, nous sommes partis à Bafilo, où, pour aller voir une cascade, nous avons marché cinq heures durant, traversé une "jungle" impénétrable et escaladé une montagne qui soi disant était un raccourci. Un peu de sport ne fait jamais de mal...
L'étape suivante fut Sokodé, où nous attendait une mauvaise surprise. L'association que j'avais contacté, et qui travaille sur plusieurs projets, dont l'orphelinat, avait "oublié" l'engagement que nous avions pris quant aux conditions d'accueil, et nous reçut en demandant de l'argent pour aboutir un projet lancé avant même que nous arrivions. Les négociations furent âpres, et débouchèrent sur notre décision de partir chercher un nouveau projet.
C'est pourquoi nous nous nous rendîmes à Atakpamé, ville centrale par excellence, perchée dans les montagnes et arrosée fréquemment par des pluies diluviennes. Ce fut également l'occasion de retrouver un voyageur allemand, Axel, rencontré il y a quelques mois à Djenné. Quand on dit que le monde est petit! Si je n'étais pas actuellement malade, sans doute un parasite logé dans l'estomac, je pense que je crapahuterais gaiement dans la montagne, chantant à tue tête mon amour de la nature, et de tous ces arbres, si verts, qui m'entourent depuis quelques jours et qui m'avaient cruellement manqué jusqu'à présent. Je pense profiter de cette si belle région pendant quelques temps encore, avant de me rendre au bénin pour la suite de cette fantastique aventure. A bon entendeur!

Votre serviteur, domptant dans la montagne une moto sauvage 

Les grottes de Nano et leurs silos, pâle copie du Pays Dogon
Pia, inséparable de son appareil photo, mitraille sans vergogne les beaux africains...
Bon, avant, on accédait aux grottes par des lianes, mais là, on avait un peu la flemme, et puis il y a un escalier tordu alors...
On ne sait jamais si au final, nous ne sommes pas nous même la véritable attraction touristique pour les enfants
Tenancière souriante du cabaret de Nano, où tout le monde passe la journée à se bourrer la gueule au Tchouk (ou Tchoukoutchou, sorte de Dollo local)
D'un pont à l'autre de Kara, la rivière arrose les jardins, mais sert également de baignoire, de lave linge, de toilettes et de dépotoir...
Cathédrale de Kara, très originale dans le style
En pleine ascension du Mont Kabyé, les paysages sont toujours aussi beaux

Les célèbres forgerons de Pya et Tcharé, utilisant leurs techniques secrètes, qui consistent en gros à taper comme des bourrins avec des grosses pierres sur le métal porté au blanc
Cascade et bassin de Bafilo, où il était interdit de se baigner car c'est la source d'eau potable de la ville...
La rivière qui en découle, pratique pour se rattraper de la frustration sus mentionnée
Un connard de yovo (toubab local) qui joue dans l'eau. En plus, il est gros!
Le chemin emprunté pour retourner en ville (derrière la montagne) sans passer par la route. Oui, je sais, j'ai des idées à la con parfois...

Marché aux épices de Sokodé... En gros, du piment, du piment, et encore du piment!
Les chauffeurs de Z (ou Zem), LE transport togolais par excellence