lundi 30 mai 2011

Retour à Ouaga... (encore une fois)

Hello! Le temps passe... et le Maneken pisse... comme le dit si bien loïc...
Que s'est-il bien passé depuis la dernière fois que j'ai posté un message sur ce blog? Well, nous avons traçé la route avec Pia, Emilie et Tony, dans le camion de ce dernier, et avons passé quelques jours ensemble à Ouaga, chez la gentille Assana, profitant des nombreux maquis et de la chaleur estivale... Bon, ce dernier point, on aurait pu s'en passer, mais heureusement les tempêtes de la saison des pluies commencent tout doucement à pointer le bout de leur nez, rafraichissant un tantinet l'atmosphère.
Depuis, toute la petite bande est partie, Pia en Belgique, et nos deux tourtereaux sur la route du désert. Je me retrouve donc de nouveau seul toubab en ville, avec mes amis du cru, en attendant de trouver des associations qui accepteraient de se faire filmer. Car les deux dernières expériences associatives m'ont laissé un goût amer dans la bouche, et j'ai besoin d'images pour mener à bien mon projet.
En attendant, je vais peut être profiter un peu du fameux festival Jazz à Ouaga, qui m'a déjà permis de voir Vieux Farka Touré.

Pia, en noir et blanc, parce qu'en couleurs, elle se transforme en hamster de l'espace

Emilie et Tony, n'écoutant pas le proverbe burkinabé qui dit que l'abus de bégonia est dangereux pour la santé

Alors là, j'étais loin de m'imaginer trouver un pochoir Nemo en afrique, et pourtant...

Claude, en plein dessin "à la cire", sur un batik

Une commande de batiks en plein cours de travail

Islem le terrible, fils de la douce Assana, se régalant d'une omelette maison (j'aurais du photographier le sol)

Vieux Farka Touré, digne fils de son père Ali, mais dans un tout autre genre
 
Photo volée.. Désolé, Tony, mais elle est trop belle

mardi 17 mai 2011

Rupture brutale... mais pas si mal...

Il y a une semaine de cela, je me trouvais encore à Porto Novo, à travailler pour l'association Jeunesse Ambition. Malheureusement (ou fort heureusement selon de là où l'on regarde), un violent différent m'opposa à la femme du directeur (alias "maman"). Devant mes yeux se déroula un pastiche de tribunal correctionnel, où elle tenait tout à la fois les rôles de juge, procureur et avocate, laissant celui de bourreau à l'un des "grands" du centre, en le poussant à punir les fautifs à coups de bâton ou de lanière. Lorsque je me rendis compte de la chose, en entendant les hurlements de douleur de la petite Déborah, je m'interposai bien évidemment, entamant ainsi aux yeux des gamins la première révolte contre l'autorité arbitraire et jamais remise en question de leur direction. Mais cela ne s'arrêta pas là! Je revins un peu plus tard pour tenter de discuter plus calmement avec le directeur lui même, Lucien (dit "papa"), quand soudain il vit rouge et remit en cause notre présence dans les murs de son centre... Une brutale algarade eut lieu devant les enfants, où nous faillîmes en venir aux mains, ce que je déplore. Vous vous doutez bien qu'après leur avoir adressé un clin d'œil malicieux en guise d'adieu, je quittai le centre pour de bon, et dès le lendemain, la ville elle même. Je tiens à préciser que l'histoire n'en restera pas là, et qu'à mon retour je prendrai les mesures nécessaires pour que les châtiments corporels cessent dans cet "orphelinat"...
Depuis, nous nous sommes rendus à Abomey, capitale des rois et de l'empire Dahoméen, où nous avons rencontré Tony (photographe baroudeur) et Emilie (danseuse stellaire), un couple de toulousains venus en camion depuis la France (et connaissant bien les potes de l'Herbe Folle!), qui nous a accepté à leur bord dans leur remontée vers le Burkina. Belle rencontre, qui m'a convaincu davantage que mon avenir est vraiment dans le voyage, et qui nous a emmené également ensemble au Parc de la Pendjari pour un safari mémorable. En effet, à défaut d'avoir rencontré des lions (tant convoités!), nous avons eu notre content d'éléphants, de crocodiles, de singes, de phacochères, d'antilopes innombrables de toutes sortes, d'une myriade oiseaux magnifiques, et même de lycaons... Grandiose! Même si dormir à l'arrache dans les miradors du parc, à deux pas de tous ces prédateurs, n'était pas spécialement rassurant je dois l'avouer... Sur une si belle lancée, et sans trop savoir où nous voulions nous rendre après cela, nous avons poussé la route jusqu'à Ouaga, d'où je vous écris aujourd'hui. La suite reste encore obscure, étant dorénavant frileux quant aux associations africaines, et n'ayant d'ailleurs plus de nouvelles de celle où je suis sensé bosser en Juin. peut être allons nous explorer le nord du pays dans la partie sahélienne, afin de se balader en chameau et rencontrer des guérilleros du Niger... On verra...

Pour ne pas changer mes habitudes, voici l'église d'Abomey

Blason de l'un des nombreux rois de Dahomey, présents sur tous les murs de la ville
Fresque vaudou sur la case des sacrifices (humains, cela va sans dire...
Représentation des Revenants, autrement dit des Masques qui demandent de l'argent dans la rue, et qui frappent ceux qui ne donnent pas assez... Et tu ne peux pas répondre!
Forêt de statues, chez Monique, mini jardin d'Éden à Abomey
Le cametar de Tony, venu de Toulouse, et appelé En route vers le forum en l'honneur du forum social Mondial de Dakar, où ils ont bossé avec Emilie
Les fameux Émilie et Tony
Aldo Maccione, tatoué, dans les chutes de tanongou

La cascade de Kouta, mais ça rend mieux en vrai, avec des petits serpents d'eau turquoise dedans
Émilie, pour une séance de Danse-Photo avec son homme
Le surfeur des roches, un taré qui ne vit que pour l'extrême et qui s'épile le torse ainsi

Je sais pas... J'adore ce panneau...
Au bord de la route, vers la Pendjari
Troupeau d'éléphants
Pareil...
Encore...
Antilopes
Crocodile
Une sieste bien méritée...



samedi 7 mai 2011

Le travail à la ferme...

Eh oui! Finis les jobs paisibles à s'occuper des enfants, à servir des bières ou des feuilletés florentins, à gueuler dans un micro, ou à faire le con sur scène en se prenant pour quelqu'un d'autre... Voici venu le temps de se salir les mains, comme un vrai fermier! Et ça commence bien... Pour pallier au délabrement avancé du terrain sur lequel nous travaillons, nous avons fabriqué un tamis "à 4 mains" pour avancer plus vite, nettoyant la terre sale et la transformant presque directement en un terreau qui sent bon les légumes à venir... Nous avons également reçu 25 lapins qu'il a fallu loger, nourrir et abreuver, et avons donc monté les cages dans le hangar, à côté de la dizaine de cochons gentiment achetés par l'association au même moment... Un vrai plaisir! Bien que jusqu'à présent, je n'ai pas eu à m'occuper de ces derniers, je sens que mon tour ne va pas tarder!
Nos temps libres, nous les avons utilisé pour parcourir la ville à pied ou en zem, explorant les moindres recoins du grand marché à la recherche de tissu ou écoutant assidument les piètres explications de la guide du Musée Da Silva, construit pour commémorer la traite négrière et rendre hommage à la famille entière de son fondateur...
Pas grand chose de nouveau finalement, mais il fallait bien écrire un mot pour justifier les photos à venir, et continuer de vous montrer mon quotidien si éloigné du votre.


Mannequin gay en pleine séance de pose pour un catalogue africain de jardinage

Lila la Lapine, celle qui rit quand on la câline

Coco le cochon, parce que le jambon, c'est bon

L'image parle d'elle même, mais pour les aveugles, voici le Musée Da Silva

Fresques naïves et pittoresques de l'intérieur du Musée. tout au fond, en number one, la fameuse "Mami Wata"


Une rue. Donnant sur le marché. Pas très intéressant, mais sympa


mercredi 4 mai 2011

Porto Novo et l'Asso Jeunesse Ambition

Voilà maintenant dix jours que nous sommes arrivés dans cette superbe ville qu'est Porto Novo, et que nous nous sommes rendus directement à l'association JA, que Pia avait trouvé avant de partir. L'accueil fut certes chaleureux, mais étant arrivés pendant les congés de Pâques, il nous aura fallu attendre que le directeur général, Lucien, revienne de Cotonou pour vraiment commencer à "travailler", même si nous en avons profité pour aider les pensionnaires-internes-orphelins à réviser leurs cours et faire leurs exercices. Depuis, notre volonté de poursuivre ces activités de soutien scolaire s'est heurtée à l'appréciation mitigée de la directrice du secondaire, qui estime qu'étant en pleine période de révision d'examens (pour une partie des gamins), nous ne ferions que les perturber dans leur développement personnel! Il en fut de même pour le directeur du primaire, qui néanmoins daigna nous orienter vers les petites sections de maternelle pour jouer aux nounous avec les deux maîtresses déjà présentes... Peine perdue! J'ai beau énormément aimé les enfants, faire du gardiennage avec des mômes qui ne peuvent me comprendre (et réciproquement), ne m'enthousiasme pas au plus haut point, et l'usage abusif de la chicotte dans le centre me révulse plus que tout, ce que je leur ai fait comprendre, vous pouvez me croire! (J'ai au bas mot confisqué, jeté ou détruit une bonne trentaine de bâtons et de lanières) Fort heureusement, à quatre kilomètres de là se trouve la nouvelle ferme de l'association, où travaillent trois jeunes stagiaires. Aussitôt renseignés, installés, et prêts à en découdre, nous voilà à remuer la terre sur un site qui auparavant n'était autre... qu'une décharge! Comment voulez vous dresser des planches et faire pousser des aliments propres à la consommation sur un sol pullulant de morceaux de plastique, de verre, de métal, de piles usagées, d'os de mouton, j'en passe et des meilleurs! Étant donné que cela se fera quand même, et ce malgré nos protestations indignées, nous nous sommes mis à la tâche avec ferveur et résignation, et avons passé ces derniers jours à tenter d'assainir ce gigantesque dépotoir...
A part ça, ça va... La ville est très belle, les gens très sympathiques et un peu moins malhonnêtes qu'ailleurs, les enfants sont merveilleux, du moins la centaine de pensionnaires, je ne connais pas encore les mille autres élèves externes de l'école, et le temps s'adoucit progressivement, autrement dit il se rafraîchit un peu plus à chaque tempête de chaleur, qui ont lieu à peu près tous les soirs en ce moment...

Architecture portonovienne

Le centre... Bon, l'enseigne s'est cassée la gueule, mais le cœur y est

Les internes, à la queue leu leu pour le bilan de la semaine, par "Papa" Lucien

Il faut savoir séparer le bon grain de l'ivraie, et les enfants s'y attellent méticuleusement

Déjeuner, puis sieste, pour les plus petits

Les mêmes, mais habillés cette fois, sinon vous allez les prendre pour des sauvages...
Spectacle pour la veillée de Pâques
Partie de foot, un peu sombre, mais passionnante
La ferme, beaucoup plus vivifiante que la ville

Si vous regardez bien, en penchant la tête à 40° et en louchant de l'œil gauche, vous verrez les 2479 morceaux de verre présents dans la planche droite, qu'on venait pourtant de terminer...
Bon, pour le coup, voici une vraie sauvage. Elle parle avec les pieds, mange des vers, et ne s'habille jamais...

Notre Dame de Lourdes de Porto Novo, en travaux... C'est très beau...

Temple Vaudou chelou

Statue du premier roi d'Abomey

Humour Portonovien

Après les tee-shirts, les sacs, et même les caleçons Obama, voici la bière du même nom!